| Premier roman, première tourmente |
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| C e n'est pas le blogueur-militant, un peu agaçant, aux yeux de ceux qui aiment la soupe tiède et la viande à point, le vin rosé, les bisous moëlleux et qui trouvent que tout va bien dans ce beau pays la France, qui vous écrit ce jour. Non c'est l'auteur transit, l'amoureux des mots, le plumitif, coupable d'un roman - pas encore capable d'être romancier, mais qui sait ! -. Je viens de passer, croyez-moi, quelques semaines pénibles. Trois exactement depuis la sortie de la « Petite fille dans la tourmente ». Alors il faut tout relativiser. Des amis ont souffert de maladies graves dont ils se sont relevés. Ou pas ! D'autres se sont retrouvés seuls désenchantés et le monde s'est écroulé sur leur coeur sans qu'ils l'aient même vu venir. Et, c'était il y a dix jours, d'autres ont appris que leur fille était touchée par la maladie que nous redoutons tous. Rude et sournoise, mais heureusement pas irrémédiable. Alors oui, eux m'ont fait passer des moments détestables. Du coup, l'attente des premières réactions à la sortie d'un livre devient plus que relative. Mais enfin, un roman, c'est con à dire, c'est presque un bébé. On souffre pour en accoucher. Certes, le passage est le moins douloureux, mais pas les longues contractions que vous éprouvez. Dès la première phrase dont on dit qu'elle conditionne le reste. Par exemple Proust. « Longtemps je me suis couché de bonne heure» Mais non je ne me prends pas pour Proust. Ni pour un futur prix Nobel, comme on m'a raillé tout récemment. Ni pour personne d'autre d'ailleurs. J'essaie de rester moi-même et ce n'est pas toujours aussi évident qu'il y paraît. D'ailleurs si j'écrivais comme Proust et que je signe Larrue, je vous fiche mon billet que personne, mais alors là personne, ne m'aurait édité et pas davantage ne me lirait. Je m'y suis essayé par deux fois avec le même insuccès. Je parle de la lecture de Proust. Même Malraux - avec la Condition Humaine et l'Espoir , pour finir dans la facilité avec le Chêne qu'on abat - ne m'a pas empêché d'aller au bout, mais là, Marcel… trop fort pour moi ! Bien sûr que je ne me prends pour personne. Et ne cherche à être quelqu'un d'autre. Pas même à exister. J'aimerais que ce soit d'ailleurs à cela qu'on me reconnaisse. Mais ceux qui écrivent - je n'ai pas dit ceux qui bafouillent, car il y en a tout de même un paquet ! – ne sont pas nécessairement des narcissiques qui n'aspirent qu'à être connus. En revanche, ils ne détestent pas être reconnus. De ce point de vue là, je ne me plains d'ailleurs point, il existe dans mon entourage - fidélisé par un journal, puis un restaurant, ma chronique quotidienne, enfin une existence honorable - un joli noyau de gens qui savent me lire et je suis déjà bien heureux qu'ils m'accompagnent encore. Pas fier. Jamais fier. Heureux ! C'est déjà tant ! Alors donc, j'attendais les premiers avis sur le premier roman publié autrement qu'en autoédition. Cette attente, je l'explique dans une lettre précédente, est longue et angoissante. Léa - ma complice depuis les années quatre-vingt -qu'est-ce qu'elle en pense ? Danielle, je m'en doute, c'est ma première inconditionnelle, n'empêche qu'elle ne m'a rien écrit ! Et Zaza alors - celle qui signe un si beau Concertina chez l' Égaré -, Zaza c'est curieux, qu'elle ne réagisse pas. Et Claude et les autres… Mais ça y est ! la première critique tombe. Elle émane d'un presque voisin partagé entre Nasbinals et l'Hérault, avec lequel j'entretiens des rapports sympathiques mais distants. Il a avalé ça en un temps record. Moi, il m'aurait fallu une semaine. Lui, le lendemain, il me félicitait. Et je le prends de bon coeur ! C'est un lecteur compulsif, un mélomane acharné autant qu'avisé. Un érudit distingué… Jamais il ne me serait venu à l'idée d'écrire pour glaner des lauriers. J'écris parce que c'est mon équilibre, mon plaisir. Un peu plus que ça, ma respiration. Les jours où je n'ai pas écrit dans ma vie, sont rares, comme les vôtres sans respirer ! Il m'a fallu des passions pour écrire. Le rugby, la cuisine, les vaches. Et puis un jour, c'est humain et systématique, tu tombes dans la fiction. Pourtant, pragmatique et factuel autant par nature que par usage professionnel, je me trouvais sans imagination et donc incapable de romancer. Les choses sont venues toutes seules, par voie naturelle, si j'ose dire. Car j'étais en Aubrac, terre d'inspiration. Ma terre. Ma promesse. Mon refuge. Alors, j'attendais de la famille, de certains amis et abonnés à ma chronique, un déferlement de félicitations et de commandes. Enfin surtout de commandes, car un livre vit davantage de ventes que d'hommages. Là, étonnez-vous, je suis resté sur ma faim. Ce n'est pas la première fois, mais dans ce contexte, avec cet éditeur, cette couverture et cette promesse éditoriale, j'en suis tombé sur le cul. A tel point que si je me défends d'être égocentré et m'interdit toute tentation paranoïaque, je me demande si d'avoir une relation familiale ou amicale, de voisinage ou de profession, qui fait dans la littérature, ça ne les fait pas un peu chier sur les bords. « Non mais pour qui y se prend l'écrivaillon de Lozère avec son béret pourri ? » Remarquez si c'est que ça, tant mieux ! Parce que ça doit bien les rendre malheureux. Et pour moi c'est déjà un peu moins insupportable que l'indifférence… |
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| Voilà ce qu'ils pensent (et certains en pincent !) Ici donc la première salve de notes de lecture envoyées par toutes sortes de gens. Il y en a un que je ne connais pas du tout, deux autres que je croise et apprécie mais de loin en loin et deux autres avec qui, effectivement, il y a plus de lien. J'espère que vous les lirez et que cela vous donnera envie. Envie aussi de découvrir ce beau roman, envie d'en parler, envie de le faire connaître aux autres, car si je n'aspire pas au prix Nobel comme on me l'a déjà – inévitablement - balancé, je ne désespère pas rassembler un lectorat ravi d'en avoir fait une belle découverte… Dans l'ordre chronologique Touchant comme une nostalgie heureuse " Les belles journées, sur l'Aubrac, au soleil, sur le terrasse, dans un transat, ont du bon. Peut-on écrire un bon livre sans chapitres ? a) Bien sûr que oui. La preuve votre roman. Le problème est de savoir combien de personnes seront prêtes à le lire, car attention à l'effet pavé qui peut fatiguer les lecteurs. b) Bien sûr que si. Voyez À la recherche du temps perdu : oui, il est divisé en sept volumes, et chaque volume est divisé en parties, mais il n'a pas une division classique et stricte en chapitres. Au contraire, il y a des flux narratifs entiers et merveilleux de centaines de pages. C'est dans le matériau narratif lui-même que l'on trouve l'accroche. Lorsque vous reprenez la lecture, vous reprenez le paragraphe et vous passez à autre chose, et le flux recommence. Un autre exemple, italien cette fois est Horcynus Orca de Stefano D'Arrigo : plus de 1200 pages sans subdivision en chapitres, seulement des paragraphes, une structure similaire à la mer et à ses courants (l'histoire se déroule parmi des pêcheurs siciliens à la fin de la Seconde Guerre mondiale). Cent ans de solitude, de Gabriel García Márquez, est également un roman qui ne comporte pas de chapitres. Les parties ne sont pas numérotées et n'ont pas de titre. Les parties de l'histoire ne sont divisées que par des sauts de page. Ce roman est généralement considéré comme un chef-d'œuvre, la réponse est donc oui. On peut tout faire en littérature, à condition d'y croire. Si vous avez un projet qui vous est propre, suivez-le donc, sans vous conformer à ceux qui vous recommandent d'écrire. Sinon, à mon avis, il vaut mieux passer son temps à autre chose. L'opposition entre les petites gens et les notables tout-puissants, le pot de terre contre le pot de fer, donne toute sa force et contribue à donner corps à cette histoire qui fleure bon la province française de cette époque, troublée par les guerres, l'histoire de Marie-Po. Mais si tous les matins du monde cadencent inexorablement l'imparable passage du temps, qu'en est-il de toutes les nuits du monde, ce trou noir qui engloutit les souvenirs et les fantômes, les mémoires et les affections ? Ce roman est touchant comme une nostalgie heureuse. " Le pays resplendissait de fleurs sous les lumières changeantes d'un printemps capricieux, insoupçonnable, insaisissable. Les crocus s'égayaient à plein champs tandis que les perce-neige des chemins abrités des hêtre, s'étiolaient au vent doux versant du sud." Et merci d'avoir évoqué mon cher Alber Camus et son recueil L'Exil et le Royaume (1957), dans lequel on a même voulu reconnaître de nouvelles valeurs humaines, acceptables par tous, et de nouveaux éléments pour surmonter la "dure tension entre oui et non"Je tenais à vous féliciter pour cet excellent travail, j'applaudis votre œuvre et je vous souhaite le meilleur pour ce livre et pour les publications à venir. Il vous restera d’écrire le prochain roman : - sans ponctuation, comme Pierre Dematy avec Mort aux girafes ou - sans une lettre comme Georges Perec avec son roman La Disparition dont la particularité est de ne comporter aucun "e" ou encore - sans signes de ponctuation comme Philippe Sollers qui, il y a cinquante ans, publiait son sixième roman H, sans ponctuation visible. C'est une galéjade. Comme disait René Char en 1940 : « Dans nos ténèbres, il n'y a pas une place pour la beauté. Toute la place est pour la beauté. » Tous mes vœux Gérard M. de Nasbinals et de l'Hérault Riche en description “ Merci pour la petite fille dans la tourmente, lu dès réception. Heureusement que bien mal acquis ne profite jamais mais cette maxime a-t-elle encore un sens et quand l’être humain va-t-il retrouver le sien, le « bon ». Dans un roman on peut faire dire n’importe quoi à ses personnages et imaginer toutes sortes de situations, mais une lecture subjective en filigrane fait ressortir outre un décor abondamment riche en description (amour inconditionnel du lieu) des personnages pas si sympathiques malgré des conditions de vie modestes et laborieuses pour l’époque ou la naïveté fait place à l’envie de ce que l’on ne possède pas et c’est bien là le problème de cette « dé-génération » et des futures. Beaucoup de clins d’œil avec des prénoms connus de personnages en charge de la gestion de communes, mais aussi d’humour quant au choix des noms et prénoms des divers ecclésiastiques cités, les offices notariaux n’étant pas en reste dans leurs appellations « comiques ». Bref un bon substitut à cette télé de « shit ».Ce n’est pas l’abbé Teaz qui me contredira ! ” Gérard H. du 34 L'envie de connaître l'Aubrac “ Monsieur Jaco, je vous connais seulement à travers votre signature régulière dans Mediapart. Votre style et votre engagement m'ont donné envie de commander votre roman à l'Harmattan dont je lis souvent des publications. Vous avez bien fait d'écrire ce livre car il prolonge l'idée que je me faisais de vous. J'ai eu aussi l'envie de connaître l'Aubrac. Le complet ! N'arrêtez surtout pas vos chroniques, mais continuez à écrire des romans.” Pascal G. d'Argenteuil (95) La poésie du récit et l'intrigue “ Je ne suis qu’à la moitié de ton roman mais suis agréablement surpris par la poésie du récit ainsi que l’intrigue. Par contre, je ne pensais pas que tu sois si féru sur l’histoire de l’église. Maintenant j’attends de lire la fin avec impatience. Je ne peux que recommander ton livre à tous ceux qui te suivent mais aussi à tous les autres.” Jean-Jacques K. de Toulon Atmosphère aubracienne “Bonjour Jacques, j'ai lu et, en grande partie, relu ton opus. Je trouve bien intéressante cette saga familiale tournant autour de Marie-Po mais j'avoue qu'il faut s'accrocher pour ne pas se perdre dans tous ces noms et prénoms. L'idée de commencer et de finir sur ce personnage peu sympathique de Jean-Luc est finalement bonne : il encadre sa tata et sa folle destinée. Je suis plus sceptique sur les aventures sectaires et sur les galipettes effrénées de l'héroïne, étant tout à fait incompétent en ces matières. Tu utilises de façon curieuse des noms à calembours , ce qui peut nuire au sérieux de ton propos. J'attendais un abbé Désange, niçois bien sûr... Le personnage de Robert Lacoste revu et corrigé serait presque sympathique... contrairement à l'original ultra-molletiste. Mais il règne sur tout ce roman une atmosphère aubracienne bien ressentie qui me convient tout à fait.” Claude R. de Marseille Ce roman-enquête-naturaliste-moraliste-épique-comique-érotique-sociologique-historique… Après une petite intervention auprès d'une classe de CM2 sur la poésie, et deux jours au Salon du livre à Hyères, je prends le temps de me poser pour te faire un petit retour d'admiration suite à la lecture de ton premier roman. Tu te doutes que je ne m'attendais pas à une telle bourrasque ! Et à une telle surprise ! C'est certainement toujours l'écueil rencontré lorsque l'on connaît l'auteur... En l'occurrence je m'attendais, sous couvert de roman, à un traité sans concession sur notre époque, sur la politique, peut-être une dystopie sur notre condition humaine, dans un monde désenchanté… Et c'est finalement, sous des mots, tes mots, couverts (j’ose dire... cette fois !), tout ce que j'y ai trouvé... On traverse des siècles, des territoires, des pays, on pénètre dans le huis clos des familles, on ose à peine croire aux drames qu’y s’y nouent, et voilà que l’auteur se met à tourmenter le lecteur… très peu de mots pour dire l’horreur, mais l’horreur est là, qui l' imprègne, et l' empoigne. Mais lorsque l'on connaît l’auteur, on pouvait être sûr aussi, qu' il ne nous abandonnerait pas à cette seule sidération ! Et sous prétexte de l'histoire de Marie-Paule, sous prétexte de nous raconter sa vie, ses errances, ses souffrances, ses résiliences, nous entendons les «rafales furieuses » du monde siffler à nos oreilles ( les guerres, le saccage du monde rural, la course au profit … ) avec ses « tourbillons opaques » couvrant autant la grande histoire que l’histoire intime (les désirs enfouis, les non-dits, les secrets de famille..). Et c’est là dans toutes ces sédimentations, que l’on retrouve la jubilation de notre Jaco à jouer avec les mots, les noms (Roland Gélus, Richard d’Asso, René Nuffard..) les contextes historiques, les personnages, à peine camouflés sous des identités d’emprunts (et qui nous évoquent l'Opus Dei, les généraux putschistes, etc ) à nous faire partager ses passions : la presse, la ruralité … mais surtout et toujours son amour pour l’Aubrac ! Et pendant que l'on souffle un peu grâce à ces clins d'oeils facétieux, l'histoire haletante, continue de se dérouler, avec des rebondissements, des allers-retours, des plongées à pic, des étourdissements, jusqu'à la clôture finale, qui finit pour moi magistralement ce roman-enquête-naturaliste-moraliste-épique-comique-érotique-sociologique-historique… Bref le Jaco il a inventé un nouveau genre ! (et tellement bien écrit… mais ça … c’est habituel! ) Bravo ! chapô ! PS et si tu l’acceptes, j'ajouterai que cette histoire pourrait faire un film extraordinaire… Isabelle F. du 75 et du 83 |
| Le 4 juin, c'est la fête des mères, moi si j'étais vous je n'hésiterais pas à lui offrir une "Petite fille..." |
| !Commandes et recommandations N'oubliez pas qu'un livre n'existe que par le bouche à oreille. Désormais les médias se moquent de la littérature comme des littérateurs (mais vous verrez bientôt qu'il subsiste, heureusement pour moi, quelques belles exceptions). Donc je compte sur ceux qui l'ont lu ou vont le faire, pour faire suivre ce mail et leur propre promotion. On peut commander "Petite fille dans la tourmente" et obtenir une dédicace en écrivant à jaclarrue@gmail.com Bien entendu en faire la demande dans n'importe quelle librairie qui vous le fournira très vite. Sinon auprès de l'éditeur lui-même, sur ce lien qui vous met directement sur le bon de commande https://www.editions-harmattan.fr/livre-petite_fille_dans_la_tourmente_demons_et_merveilles_en_aubrac_jacques_larrue-9782140340710-76784.html Merci pour votre aide ! |
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| La période des dédicaces commence Evidemment, c'est d'abord Nasbinals : le 21 mai entre 10 heures et midi chez Bastide Ensuite la transhumance en Aubrac : normal ! le 27 mai sous le chapiteau à Aubrac Naturellement il y aura mon cher Graulhet : le 3 juin à la Maison de la presse, place du Mercadial entre 16 et 18 heures Et à Paris chez l' Harmattan éditeur, Rue des Ecoles dans le 5e : le 14 juin entre 19 et 21 heures. |
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