Une petite fille... à vendre !
Chaque livre qui sort est un événement. Enfin, surtout pour celui qui l’a écrit ! Une joie partagée tout de même par l’éditeur si, par chance, ça se vend un peu ! Et si ça se vend bien, c’est surtout une chance pour l’éditeur. Car ce n’est pas avec les 6 % (oui, oui vous avez bien lu, six pour cent!) qu’il vous rétrocède, que l’auteur peut se payer un appart, même pas une studette, au bord de la mer. Mais ça tombe bien, j’ai horreur de la mer ! Et puis, faut tout de même pas trop balancer sur l’éditeur vu qu’il va héberger aussi cette première chronique « commerciale ». C’est que, malgré un sympathique contact téléphonique avec Juliette, qui accompagne les auteurs après la parution, je n’ai pas bien pu mesurer encore son degré d’humour ni son seuil de tolérance. Cependant, si elle veut essayer de me comprendre, tout va excellemment se passer !
Bien. Vous vous souvenez de l’interruption brutale de Macronique entre les deux tours de la présidentielle en avril dernier ? Ben oui, ça fait tout juste un an et le résultat m’avait tellement "enchanté" que je vous avais annoncé que plutôt que de pisser dans un violon, j’allais partir aux fraises. Ou plus sérieusement, me mettre à écrire, autre chose. Un roman. Et pourquoi pas ? C’est que je l’avais un peu dans le ventre ce bébé et il me faudrait effectivement quasiment neuf mois. Lorsque l’éditeur fut trouvé - on reparlera longuement de l’Harmattan à l'occasion - ce fut un autre combat avec les correcteur et directeur de collection.
Mais enfin le voilà ! J’avais, certes, bien bricolé sur un coin de table deux ou trois romans que certains ont lu : « Beur sur la ville » et « Les balles de Clocheville », écrits à la vite et même, je n’en ai pas honte, carrément bâclés. J’ai toujours un peu tout bâclé, mes professeurs me le disaient, mes études en font foi ! « La cuisine de ma grand-mère, ma mère et Aubrac-sur-mer» c’était différent. Et comme pour « Rugby-flouze » d’ailleurs - et avant cela « Le muguet refleuri toujours au printemps » - il s’agissait de la conjonction de passions variées avec une seule écriture. Celle-ci constituant évidemment la matrice d’un tout.
« Vachement belle » publié en autoédition demeurera à la fois inclassable et l’inlassable souvenir d’une belle création. C’était un poème de mille vers en alexandrins, agrémenté de photos sublimes, comme leur sujet. Cela demeurera mon plus délicieux défi. Tant pis si les gens se foutent totalement de la poésie. Et ceux qui ne s’en foutent pas trouvèrent, sans doute, mes rimes pauvres et naïves. C’est fait !
Alors donc après deux années de chroniques quasi-quotidiennes qui attiraient une centaine de lecteurs réguliers et un milliers occasionnels, je me suis donc enfermé dans l’écriture d’un roman et cette fois, investi. Il s’agit d’une sensation étrange où vous finissez par vous installer dans le décor de votre livre, comme si vous déménagiez le temps de sa conception. Et c’est tout juste si, lorsqu’on me demandait où j’habite, je ne répondais pas à Baraque-veau plutôt qu’à la Devezette.
Je ne sais pas comment cela se passe dans la tête des romanciers à succès, mais dans celle de celui qui est en attente - persuadé tout de même qu’il ne viendra jamais, c’est plus sûr ! -, ce sont des moments bien difficiles que ceux de la parution. Tu t’interroges et te torture : « Et si j ‘avais écrit une grosse merde ! » Là, par exemple, j’ai mon plus ancien ami qui l’a peut-être lu et il ne m’en a encore rien dit. Pas bon, hein ? Et une excellente copine parisienne doit être la première à avoir eu le bouquin en mains - l’Harmattan a aussi de belles librairies dans la capitale –, pas de nouvelles !
Bon, allez je vais me rassurer. Et vous aussi. Surtout vous, qui allez bien devoir le commander, ce roman. Lorsque je l’ai relu, j’ai eu l’impression que c’était un autre qui l’avait écrit -non que je me prenne pour un autre, vous le savez ! Et j’ai presque eu l’illusion que cette histoire tenait debout. D’accord ce n’était peut-être pas du Balzac. D’ailleurs je me suis arrêté de lire Balzac, parce que comme avec Flaubert et Hugo, lorsque tu lis ça, tu as envie de t’interdire d’écrire. Alors j’ai feuilleté Bussi, Lévy et Musso. Ça ressemble à des noms de clown. Mais non, ce sont des auteurs à succès ! Et du coup, je me suis mis à rêver...
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