mardi 25 juillet 2023

 


Parce que Toulon...


Il faut quand même que je vous parle du passage de la Petite fille dans la tourmente à Toulon. A priori, pas un pays pour elle ! Certes, la capitale varoise n'est pas exempte de tourments - elle en possède même un long cortège – mais question tempête de neige, c'est plutôt calme. La seule dont je me souvienne est celle de 1985 et encore elle s'était produite pour l'essentiel dans la nuit. C'est vous dire que compte tenu de l'évolution de la crise climatique qui est la nôtre, je remonte presque à l'ère glaciaire.
Psychologiquement, elle n'a également qu'un très lointain rapport avec la façon d'être - et surtout de paraître - des méditerranéens. Effacée, cultivant le goût du secret, Marie-Paule n'aurait pas survécu plus d'un mois dans ces parages, ce qui infirme totalement l'idée cultivée par certains, selon laquelle je me serais un peu confondu avec le personnage central de ce roman. Car et je ne revendique même pas de médaille, ce sont tout de même trente trois ans que j'ai passé dans l'aire toulonnaise. Et si je m'en suis tardivement échappé, je serais fort ingrat et malhonnête - ce qui ne fait pas immédiatement partie de mes traits de caractère – de tout rejeter de ce long exil de mon sud-ouest natal et de mon Aubrac de coeur, à Toulon
Bref, cette dédicace sur les lieux même où j’aurais certainement le plus longtemps vécu, me fut essentiellement agréable. Il faut dire que lorsque je m’installe au niveau supérieur de la librairie Charlemagne - juste à droite des escaliers - je me sens un peu comme chez moi, tant il est vrai que je fréquente cet établissement depuis si longtemps, lorsque Patrick Rouard - avec son frère Jacques – lançait cette enseigne avec un génie du commerce - ce qui n’est pas ma raison -, mais avec aussi un énorme dose de passion, de coeur et d’humanité. Et là, déjà, cela m‘intéresse beaucoup plus. Comme son père et son grand-père, Olivier préside l’association du Rugby Club Toulonnais, mais ce qui me plait le plus en lui, c’est qu’il porte fort les valeurs du père. Et qu’en tout cas, il me reçoit comme Patrick l’aurait fait. Mais foin de sentimentalisme qui n’a plus court dans le monde merveilleux des affaires - non je déconne, ou plus exactement, je m’amuse -. Je ne manquerai pas de rajouter, dans ce décor presque idyllique, la bienveillance, la disponibilité de Laurence et Vanessa, lesquelles ont également permis à nos visiteurs de boire un coup, ce qui - par 35 à l’ombre – n’est jamais de refus, même si parfois la soif n’est pas la seule raison de boire…
Et donc arrivant directement de l'Aubrac, j'ai retrouvé, déjà installé devant la table des dédicaces, mon vieil ami Cheikh, un ancien basketteur qui donnait déjà à ce moment privilégié, de la couleur et de la hauteur. Puis vint Pascal, le Grognard du RCH, mon troisième ligne préférée - juste retour des choses puisque je suis aussi son auteur de prédilection ! – mais voici aussi la démonstration faite, avec les deux premiers entrés en scène, que tous les sportifs ne sont pas fatalement analphabètes...
Je sais bien que je vais en oublier, d'autant qu'il y en quelques-uns que je ne connaissais pas, mais la présence de ma cousine Dominique m'a touché. Jeanine, handicapée par une chute récente, qui s'est traînée jusqu'au boulevard de Strasbourg écrasé de chaleur, c'est émouvant ; Fred dont le soutien à ma « littérature » me procure un bien fou depuis un bon moment déjà, Alain Z qui sort du secret chaque fois que je viens signer un bouquin dans les parages ; Monique et Lionel en mission pour leur adorable Julien perdu dans le smog londonien ; Nanine et nos deux petits trésors Malone et Calista ; Martine et Gérard, piliers d'une famille en or – comment la future dentition de ce dernier - ; Jean-Pierre - sans Marie-Jeanne – mais que je revois toujours avec plaisir ; Evelyne et Titou – supporter d'un autre blog, bientôt de retour – et nos amis communs, Cathy et Hervé ; enfin, descendu exprès du haut-Var, Jean-Luc, le prévenant, sans rapport, donc, avec le neveu de Marie-Paule ... Voilà et, comme indiqué précédemment, j'en oublie peut-être, cela vient à la fois de l'âge et d'une tendance un peu lourde à perdre les noms. Mais en aucun cas, la reconnaissance que j'adresse à ceux qui ne figurent pas dans cette liste…
A ce stade, vous devez penser : incroyable ! il va nous livrer une chronique sans la moindre plainte, pas même une critique, une perfidie, un cri, ou au moins un chant de révolte. Pas encore un mouton, mais déjà un agneau ! N'ayez pas peur, j'arrive ! Et pas qu'un peu ! Parce que figurez-vous que si j'étais bien exact au rendez-vous de Charlemagne , les lecteurs aussi, il ne manquait que les livres ! Commandés bien en amont, sortis de chez l'imprimeur en début de semaine, l'Harmattan s'est encore débrouillé pour rater sa livraison. La Petite fille est certes arrivée à Toulon, mais… le lundi ! Il m'a donc fallu appeler les amis dont je savais qu'ils viendraient – Alain, Patrick, Jean-Claude... – afin de les prier de ne pas se déplacer et de laisser les bouquins à ceux dont je n'étais pas sûr de la venue ou que je connaissais moins, voire pas du tout… Merci aussi à Fred qui a accepté de repartir sans le sien ! Certes Charlemagne en avait quelques uns en stock et j'en avais aussi apporté un carton, mais enfin, quel fiasco !
D'ailleurs l' Harmattan est coutumier du fait, puisque je m'étais trouvé dans la même situation inconfortable au mois de juin à Graulhet. La raison en est simple, cet éditeur travaille sur le nombre - de ses auteurs - et non sur la qualité de leur suivi. On vous édite et démerdez-vous. J'avais été très heureux de jouir de la reconnaissance d'un éditeur parisien de renom, voici que je déchante. Et que probablement mon deuxième roman devra se chercher un nouvel hôte mieux investi dans son métier - je vous promets de signer prochainement une belle diatribe à leur sujet ! - Finalement Var Matin - et le groupe Nice Matin - pour lequel j'ai travaillé le plus honnêtement possible durant vingt-sept ans m'a rendu service en réalisant l'exploit de ne pas écrire une seule ligne d'annonce de cette dédicace - comme il n'en a nullement rendu compte ensuite ! - J'avais pourtant, par l'intervention d'un ami, sollicité leur aide, comme le font tous les auteurs à plus forte raison lorsqu'ils ont longtemps fait partie de la maison. Contacté deux mois avant, un journaliste n'a même pas daigné répondre à mes multiples mails et appels, quant à la dernière à laquelle nous fîmes appel - et que je ne connais que trop bien - sa mesquinerie et sa bassesse naturelle se sont ici brillamment exprimés. Cela ne m'empêchera pas de saluer, la « petite » Fanny et la magnifique Maryse, d'autres consœurs, de m'avoir rendu visite et acquis ce roman. Ce journal est devenu en somme - et comme la plupart des médias quels que soient les supports - un bulletin aux ordres et mérite largement ce qui l'attend : la disparition. Mais enfin, lorsqu'on n'est pas un auteur coté, voire même surcoté, sans ces médias, il est presque impossible de se faire la moindre place.
Les voici donc mes déceptions. Récurrentes. Celles qui accumulées, font que décidément je n'arrive plus à dégager de la nature humaine autre chose que son insignifiance, sa veulerie, sa petitesse. De vous à moi et je crois que beaucoup d'entre vous l'ont compris, je n'attendais pas mieux, ni rien de plus. Mais il fallait bien que je le souligne encore, pour savourer d'autant plus ceux que j'ai accueillis plus haut, avec beaucoup de gratitude et d'émotion.
Et tant qu'il y aura des Danielle à Nevers pour m'envoyer des ondes positives, et des Zaza - elle même belle plume - pour venir me soutenir en m'assurant que ce que j'écris en vaut la peine, de Paris à Toulon non sans prendre le soin de mobiliser ses relations pour venir pousser un peu plus fort le Jaco, je continuerai. Non seulement à écrire, mais à croire que les belles personnes n'appartiennent pas seulement au passé. Qu'elles sont même en devenir…


Le livre d'or

(mais que d'un oeil !)

Elles arrivent lentement, mais elles arrivent les critiques à ce premier roman qui n'en espérait sûrement pas tant. Bien entendu je ne peux qu'inviter ceux qui lisent ce blog et ont donc probablement lu « Petite fille dans la tourmente », à m'envoyer une  note de lecture, même très courte, même négative. Car en bien, en mal, un livre pour vivre sa vie doit faire parler et conduire les lecteurs à confronter leurs impressions.
Comme vous allez le voir, si j'avais déjà connu deux avis assez mitigés mais plutôt favorables au final, j'ai enfin reçu une critique plus appuyée. En cuisine politique on parlerait de ballottage défavorable. Ce qui me rassure et démontre la normalité de ce livre, puisque l'unanimité en littérature, comme en cinéma, en politique, dans la famille et n'importe quel cercle relationnel ou social, n'existe pas. Merci donc à Francis - un ancien confrère de presse écrite et de rugby – non pas de n'avoir pas trop apprécié le roman – comment ne pas préférer être aimé ? - mais de l'avoir aussi directement exprimé. D'autant qu'on a bien noté malgré tout la volonté de manifester un peu de bienveillance. Donc non, je ne suis pas vexé et il faudrait que les auteurs soient dépourvus de toute humilité, pour exiger de leurs lecteurs qu'ils apprécient tous, obligatoirement, ce que l'on écrit. Merci donc à lui et bien entendu à tous les autres, de l'avoir lu !
Et je commence par la douloureuse : 
 

" L'histoire de la Petite Fille dans la Tourmente est longue. 
En fait il s'agit de la vie de Marie Po dans sa totalité, de sa naissance à sa mort. Le roman raconte le parcours de vie d'une femme mal née sur le plateau de l'Aubrac, dont l'enfance à la ferme va être malmenée par deux frères, qui va fuir à Paris, y faire carrière dans la presse catholique, et fortune au gré d'une sexualité assez peu orthodoxe, avant de revenir sur ses terres pour y finir son existence. où l'on meurt beaucoup et vite, souvent brutalement, où la généalogie très complexe rend la lecture ardue ( dommage que tu n'aies pas dressé l'arbre de la famille Vaissière) 

L'absence de chapitrage du texte nuit également pour moi  à la lecture.
Dans ce roman qui couvre presque un siècle de l'Histoire de France, la chronologie se déploie par bonds en avant et bonds en arrière pour suivre les trajectoires des nombreux personnages.  On traverse les années folles, la Guerre 39-45,  la Guerre d'Algérie, mai 68, les années fric, on voyage à Montauban, à Rome pour y rencontrer le Pape, etc. Roman foisonnant, décousu parfois, mais qui donne envie d'aller jusqu'au bout pour connaître l'épilogue de la vie de Marie-Po.
Je n'ai pas aimé un aspect du livre : le patronyme des protagonistes bâti sur des calembours. Exemples, l'abbé Chamel, l'abbé Kass, l'abbé Lattre, l'abbé Teaze... On trouve aussi Monseigneur Lapince, (!), Richard d'Asso, la mère Yken, et encore Barnabé Néfis, René Nuffard, Enrico Dycyl et enfin " l'éminent" Léonard Balette. Trop c'est trop, Jaco ! ( NDLA : Tu as oublié mon cher Francis, Roger Depierre et Henri Cochet, les notaires ) Cela dit, beaucoup de choses m'ont paru bien vues, bien peintes, il y a du talent dans plusieurs paragraphes, mais je trouve l'ensemble disparate. Cela dit, j'attends ton prochain roman avec impatience et je salue ton opiniâtreté à mener l'affaire jusqu'au bout.
Je te félicite pour l'illustration de couverture qui me révèle un aspect inconnu de tes nombreuses aptitudes. C'est ma compagne qui me l'a fait remarquer.

                                                                                   Francis L. du 38 et du 46

 

" Pour connaître l'Aubrac, je reconnais que tu m'as quand même fait découvrir d'autres facettes et donné encore plus envie de le connaître. Ces personnages sont plus vrais que nature et on évolue dans ce monde avec un certain attachement. J'espère que tu vas continuer…"

                                                                                              Christian P. du 31


" Mon cher Jacques, cela change de votre blog même si vous savez combien je l'apprécie. Quel itinéraire que celui de Marie-Po et quelle richesse de personnages, de faits et de vocabulaire ! Sans vouloir vous flatter, c'est tout de même une grande réussite, à mon avis."

                                                                                                 Michèle A. du 78

 

" Suspense, paysage, message, écriture et envie de lire très vite, jusqu'au bout tout y est. Bravo et merci !

PS : on s'est vu à la dédicace de la transhumance d'Aubrac* "

                                                                                                  Chantal R du 23


" Un petit mot pour te dire combien j'ai apprécié ton dernier roman que j'avais réservé  pour mes vacances. 
Une belle plume, une belle histoire autour de ton merveilleux petit coin d'Aubrac d'adoption que nous aimons tant. " 
                                                                                 Chantal P. de Graulhet (81)

 

Charlemagne en images

Quelques images de cette dédicace. En tête Cheikh, Dominique, Vanessa, Laurence, Fred et Pascal. Ci-dessus Lionel et Monique pour Julien. 

Fred, Pascal et Janine.

Ci-dessus Fanny mon ancienne "protégée" de Var Matin. Et ci-dessous Maryse avec laquelle j'ai effectué une partie du voyage professionnel. 

Jean-Luc découvre La Petite Fille du roman et la mienne aussi, Calista, la vraie.

Zaza et notre  libraire préféré, Olivier Rouard. 

Evelyne et Titou, impressionnés par la hauteur du plafond...

Cathy et Christine.

Et donc un immense merci à Olivier Rouard et au personnel de Charlemagne .

 

 

dimanche 2 juillet 2023