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Kant... ça se complique ! | |
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Voici un extrait du chapitre du livre l'on découvre Édouard Neney
Édouard ne délaissera jamais ses palettes, mais c’est à bord d’une goélette qu’il voguera de ses propres ailes. A fixer sans cesse son attention sur la ligne ondulante de son horizon, il s’est laissé attirer, engloutir par la carrière militaire. Un marin dans la famille, futur officier assurément, brillant sans nul doute, cela flattait la maison Neney autant que cela soulageait des parents âgés, désargentés, parfois désorientés. Lui, prenait le cap, le bon. Explorateur de mers insondables, gardien de valeurs vénérables. Aspirant à vingt ans, lieutenant deux ans plus tard, les étoiles de l’amiral n’auraient manqué de scintiller tôt ou tard sur les épaules de l’enfant prodigue et dans l’infini de l’amour maternel. Carrière éblouissante assurée si l’Algérie et l’amour ne s’étaient ligués, ingéniés à contrarier l’inexorable destinée. Bien qu’elle soit demeurée, plus stratégiquement qu’idéologiquement en retrait dans ce conflit, la Marine Nationale perdit rapidement ses attraits aux yeux du jeune homme que les événements auxquels il lui fut donné d’assister, firent ouvrir, mûrir et maudire. Édouard comprit à l’exécution d’ordres brusques et à leur absence de justification voire de légitimité, qu’il ne se trouvait plus à l’endroit propice à son épanouissement, ni surtout en adéquation avec sa conscience. Au hasard d’une escale à Shanghai, il croisa dans le ravissement d’un jardin bruissant de jets d’eau et de chants d’oiseaux, où s’épanouissaient magnolias, pivoines et azalées géantes, une autre fleur prénommée Fang. Le bel uniforme du marin fit le même effet sur la jeune fille que son sourire enchanteur sur l’aventurier breton. Elle apprenait le français et se passionnait pour la philosophie des Lumières. Il en fut tout aussi ébloui. "
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