Lire, délire et trinquer ! | |
Savoir défendre un livre, l’exposer, le promouvoir ou même seulement en parler, voilà qui entre pour bien peu dans mes compétences. C’est d’ailleurs la raison principale pour laquelle je ne cours pas les salons au sein desquels je ne me sens pas bien à ma place, mal à l’aise. Ces manifestations génèrent plutôt de la frustration lorsque planté devant la table couverte de vos bouquins, vous voyez défiler des chalands faisant la moue et regardant ailleurs. C’est la différence entre un auteur et un boucher. Parce que je vous assure qu’à la foire au boudin de Barjols ou aux bœufs gras de Chantemerle, personne de vous regarde de travers et il faut même une certaine organisation pour satisfaire tout le monde. Je sais ce que vous allez me rétorquer : « t’avais qu’à te lancer dans la saucisse ! ». Objection recevable, mais admettez que tout le monde ne peut avoir la noble vocation de charcutier ! | |
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Voici un extrait de l'ambiance qui préside au Festival Lire et Délire
Elle court ici après les chalands qui n’auraient pas deviné, dans l’épaisseur des frondaisons de sa couverture, le bec et les yeux perçants du hococo. Cet oiseau descendrait d’une lignée remontant au crétacé supérieur harcèle-t-elle le malheureux qui vient indifférent de reposer le pavé en jetant imperceptiblement un œil sous la table de Samantha. Connaissez-vous le Honduras ? Pays étrange et bien plus attractif qu’il ne le semble. J’y installe mon intrigue et ce personnage parti à la recherche de cet oiseau dont on subodore qu’il n’en subsiste qu’un couple... Bla-bla-bla. N’ayant pu retenir celui-ci, elle harponne alors un autre couple manifestement égaré dans cette petite jungle littéraire, lui déroulant sans répit le fil de son escapade hondurienne. Le récit des deux spécialistes du volatile endémique finit par intriguer quelques curieux qui se laissent circonvenir. Le monde attirant le monde, l’espion canadien et son autrice opiniâtre reprennent espoir. Elle dédicacera trois exemplaires dans le quart d’heure suivant. Lui tournant le dos, un auteur régional bougon, glorifiant à la façon de Giono la paysannerie laborieuse tout en dépeignant habilement son écrin bucolique, Rémi Zantrop secoue la tête ostensiblement. S’exaspère et se résigne. Se dit qu’il a passé l’âge de s’infliger la promiscuité de tels individus livrés à la prostitution textuelle. Se promet, alors, qu’il n’y reviendra plus. Pour ce que ça lui rapporte ! Ici, ça ne pense qu’à bouffer ! Ils ont des oursins dans le portefeuille et un chausse-pied dans le cul… Excusez-moi messieurs-dames, soliloque-t-il encore tout en riant sous cape, mais entre ces gras du bide qui me toisent et l’autre conne qui se prend pour John le Carré, j’ai la bouilloire qui siffle… D’ailleurs il a ôté le chapeau de cuir qui le distingue et masque ses quatre cheveux ébouriffés. Se ventile ostensiblement avec. Carla Meusson, qui concours au meilleur titre de Lire et délire, ne souffre pas des mêmes états-d’âme. Vue sur la première chaîne et promue par quelques journaux féminins avisés, elle n’en finit pas de dédicacer ses mémoires, délivrant les bigs bisous et les compliments de son poisson rouge à l’intérieur de grosses bulles. A ses pieds, une douzaine de chérubins se sont accaparés les BD que les auteurs sont censés vendre. Il y a même une maman sans-gêne qui encourage son mouflet : prends, prends, je suis sûre que le monsieur te le prête ! Que voulez-vous répondre à ça ! Mehdi Téranet, dessinateur de mangas, hoche la tête avec un grand sourire d’approbation. "Sinon, ils vont me traiter de raciste. Ou de sale Arabe ! "
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Les copains de la Cellule de réflexion de l'Union Sportive Seynoise (CRUSS) en visite dans l'Aubrac, assurent la promotion de mes petits derniers... | |
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